L’Archéosite est un équipement culturel qui présente au public la discipline de l’archéologie et les activités humaines du bassin parisien pour les périodes du mésolithique et du néolithique. Il comporte plusieurs dispositifs de médiation : la reconstitution d’une maison néolithique, les ateliers pédagogiques consacrés aux techniques préhistoriques, une zone de fouilles archéologiques et une aire d’agriculture néolithique expérimentale.

Le travail de maîtrise d’oeuvre a été mené sous le contrôle d’un conseil scientifique d’archéologues et de chercheurs. L’aménagement de l’Archéosite a été l’occasion de développer une réflexion épistemologique sur ce que représente cette architecture primitive qui est corollaire de la sédentarisation des populations humaines au néolithique. Ainsi, le projet instaure un dialogue entre trois états de l’architecture :

• la trace : la zone de fouilles, excavée par rapport au terrain naturel présente une reproduction de l’état de la découverte archéologique de la maison néolithique n°10 du site de Vignely. Le décapage de la terre végétale laisse apparaître le repérage des structures, le chantier de fouilles et son outillage. Elle sert de démonstrateur et d’espace de médiation des techniques de fouilles archéologiques.

• l’hypothèse : la reconstitution partielle de la maison néolithique présente le volume général de la construction dans un état inachevé, un écorché décrivant les dispositifs constructifs de l’architecture néolithique. Cette reconstitution didactique met en relief la difficulté scientifique et technique à restituer de façon certaine une maison néolithique.

• l’abri : une grande palissade contemporaine borde la lisière de la clairière. Elle intègre deux auvents qui accueillent des activités pédagogiques à destination des groupes de visiteurs. Elle délimite une aire technique nécessaire au bon fonctionnement de l’équipement tout en servant de support à des expositions de plein air. La palissade est constituée de ganivelles qui filtrent le regard et qui s’inscrivent dans le traitement paysager du parc.

Les travaux ont été réalisés avec les entreprises sous la forme d’un chantier d’insertion. Le projet s’inscrit dans le programme d’actions du Département de Seine-Saint Denis de soutien et d’accompagnement des personnes dans leurs démarches pour l’accès ou le retour à l’emploi.Situé en zone naturelle écologique d’intérêt faunistique et floristique, le projet est fondé sur des vis métalliques afin de limiter son impact sur le terrain naturel. D’autres éléments métalliques tels des vis, tirrefonds ou tirants confortent la construction et sont dissimulés aux yeux du publics afin de conserver le caractère vraisemblable de la reconstitution. Le projet est isolé et a donc été entièrement pensé comme autonome en énergie. Il intègre des panneaux photovoltaïques, des cuves de récupération des eaux de pluies et des toilettes sèches permettant de faire fonctionner les équipements et d’accueillir le public. L’aménagement de cheminements paysagers structure la découverte du site à travers la forêt vers la clairière et ses constructions.

Les reconstitutions archéologiques et les architectures contemporaines dialoguent et se répondent dans l’économie de leurs structures et de leurs mises en oeuvre de matériaux naturels et durables.

date 2016-2018

lieu Archéosite de la Haute-Ile

commande Département de Seine Saint-Denis

mission Mission complète de maîtrise d’oeuvre

statut Achevé

équipe abdpa + LM Ingénieur

data 435 000 € HT